La première phase du démantèlement de la banque franco-belge Dexia pourrait se traduire par la constitution d’une structure de défaisance apte à la purger de ses actifs les plus toxiques.
Dexia va mal, Dexia n’a presque plus de marge de manœuvre. Le groupe bancaire, au capital duquel l’Etat français et l’Etat belge participent chacun à hauteur de 5,7% (26,7% du capital appartient à des actionnaires institutionnels et individuels) est sur le point d’être démembré par ses propres décideurs qui souhaitent s’épargner un plan de sauvetage aussi lourd qu’en 2008 (6 milliards d’euros).
Les gouvernements belge et français seraient ainsi favorables à la constitution d’une « bad bank », c’est-à-dire d’une structure indépendante chargée d’isoler hors du portefeuille de Dexia les actifs les plus risqués : ceux-ci s’élèveraient à 95 milliards d’euros.
Cette structure de défaisance, présentée comme la solution « la plus sérieuse » par le ministre de l’économie François Baroin, serait garantie par les Etats française et belge. Bien évidemment, tout ceci aura un coût pour les contribuables. A titre d’exemple, le sauvetage du crédit lyonnais, qui s’était aussi traduit par la constitution d’une bad bank dans les années 90, avait coûté la bagatelle de 16 milliards d’euros.
Après cette phase d’assainissement, la restructuration de Dexia sera engagée. Il ne fait guère de doute que l’établissement doive céder sa filiale turque Denizbank, ainsi que plusieurs de ses branches de métier, comme les activités de gestion d’actifs, de banque privée mais aussi de la branche de banque de détail en Belgique.